Crise économique: Les ingénieurs pris dans la tourmente
Allez, je me lance: C'est la crise!!!!!!
Tout le monde en parle et on croit tout connaître de cette dernière. Toutefois, je vous propose de l'aborder sous un angle différent: quelle est la place de l'ingénieur dans ce bouleversement économique?
Il y a encore quelques mois, les ingénieurs faisaient partie des populations actives les plus recherchées sur le marché du travail. On affirmait que c'était la voie royale et bon nombre de responsables d'écoles poussaient les étudiants à s'intéresser à la finance voire à devenir les "rois du monde" c.a.d Traders.
Mais voilà, la crise financière est passée par là et on accuse les ingénieurs. Leurs compétences, louées autrefois, sont aujourd'hui pointées du doigt à tous les étages:
-"Les traders sont des apprentis-sorciers qui se sont brûlés les doigts"
-"Les ingénieurs financiers ont créé des produits financiers d'une telle complexité qu'on n'y comprend plus rien"
-"Au contrôle des risques, les ingénieurs ont créé des formules mathématiques aussi complexes qu'inutiles"
-...
L'ingénieur, créateur de complexité, est donc coupable!
Ralentissons un peu. Le système financier mondial s'écroule.Certes. Il est fort probable que tous ses acteurs ont une part de responsabilité dont les ingénieurs.
Toutefois, si l'on a introduit de la complexité en finance c'est qu'il y avait un véritable besoin, et de vrais résultats: n'oublions pas les profits exceptionnels des banques en 2007.
Y a-t-il eu des excès? Évidemment. C'est dans la nature de l'homme.
Que va-t-il se passer? Le temps va les corriger... et nous repartirons vers une nouvelle croissance qui créera de nouveaux excès,... C'est ce qu'Alain Minc appelle la "respiration du capitalisme".
Aujourd'hui, l'ingénieur est aussi victime de la crise.
Dans de nombreux secteurs d'activité (Finance, Publicité,...), les budgets recrutement ont été gelés. Les sociétés de conseils et de services continuent à recruter mais elles privilégient clairement les profils expérimentés (ce qui signifie "sans risque" et "sans coût de formation supplémentaire").
Faut-il paniquer ? Surtout pas en ce moment.
Par contre, il faudra être beaucoup plus attentif à sa gestion de carrière.
Lionel KALIFA. www.b2en.fr, contact@b2en.fr.